petitcollin: au revoir la Meuse!

[Manick]

Il ne reste que quelques ouvriers et ouvrières. La plupart des machines étaient à l'arrêt et on s'affairait pour fermer des cartons de déménagement. Gros silence inhabituel dans l'usine.

1-Du plastique à la poupée:
Des billes de polyéthylène sont versées dans de gros entonnoirs. De l'air est injecté à 120 degrés.
Il faut ensuite poncer, sabler afin d'obtenir un aspect mat et un toucher doux.
On remarque que l'on doit ajouter des colorants sinon les éléments sont transparents.

[Manick]

2- Le vinyle est traité au rotomoulage. Le liquide est versé dans les moules et tourne dans la machine à 210 degrés.
On démoule rapidement avec de grosses pinces.

[Manick]

un moule pour chaque poupée :

SAM_3195.JPG

SAM_3196.JPG

Un moule un peu particulier: Petitcollin n'a pas produit que des poupées: ils ont fabriqué des casques de pompier, des sujets de communion, de mariage, autrefois des peignes et même...le bonhomme Michelin.

SAM_3198.JPG

[Manick]

C'est maintenant l'assemblage.
Les yeux aimantés sont injectés dans les têtes chauffées.
Les cheveux sont implantés grâce à de grosses machines à coudre.
On assemble avec des élastiques les membres.
Les plaques de membres de mini baigneurs sont découpées et montées par des ouvriers à domicile.

[Manick]

Salon de beauté!
On utilise des pochoirs et les détails sont peints à la main si bien qu'aucune poupée n'est l'exact sosie de sa voisine.

[Manick]

Les vêtements.
De grosses presses permettent de découper plusieurs couches de vêtements et la couture se fait artisanalement.

[Manick]

Une dernière beauté, dernière vérification. On ajoute le macaron "made in France" ou "made in Europe" et hop expédition!

[Manick]

Prêtes pour le départ!
Ces poupées de Sylvia Natterer n'ont, toutefois, pas été fabriquées à Etain, l'usine locale n'ayant pas les machines pour travailler cette matière. Elles sont produites pour Petitcollin en Espagne.

[Manick]

L'usine d' Etain fermera bientôt ses portes. Le propriétaire Vilac reprend la fabrication des poupées. Mais les ouvriers spécialisés restent sur place , quelles machines seront reprises? Qu'adviendra-t-il de nos poupées Modes et Travaux? Dans le doute, j'ai acheté la Francette
Au revoir donc la Meuse...

[Celeste]

C'est bien triste Manick , c'est toute une époque qui s'en va.
Merci pour ton beau reportage posthume qui rend hommage à ces poupées et poupons qui ont fait couler beaucoup d'encre et de sueur
pour ces travailleuses et travailleurs de la Meuse qui nous ont fait rêver.

[Wendy]

Merci Manick pour ces dernières photos. Il faut dire que déjà l'usine ne tournait plus qu'au ralenti avec cinq ouvriers, et je ne suis même pas sûre qu'ils y étaient à temps plein.
Je suis heureuse d'avoir pu voir cette entreprise en activité, même si la dernière fois c'était plus un spectacle bien rôdé qu'une usine en activité normale.
J'espère que les poupées phares de Petitcollin continueront à être produites, mais il faudra oublier les exclusivité et les séries limitées, j'imagine...
Ceci dit, gardons précieusement nos poupées de Modes et Travaux et les autres poupées Petitcollin : elle ne feront que prendre de la valeur !

[Bleuette]

Merci Manick pour ce reportage très complet et très instructif
Les poupées sont maintenant fabriquées dans le Jura et sur le site Vilac il y a une Marie-françoise en édition limitée: 54 exemplaires je crois

[thalie2178]

Merci Manick...adieu la Meuse et bonjour le Jura...

[Manick]

Ah Bleuette tu mets du baume au coeur! Vilac va donc continuer la production! Ouf!

[Wendy]

Oui, mais cette Marie-Françoise en édition limitée a encore été fabriquée à Etain...
Est-on certain que des poupées Petitcolllin ont déjà été fabriquées dans le Jura ?