Le Musée Bella de Perpignan

[Wendy]

Le Musée Bella de Perpignan (66000)

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Le "nouveau" musée, installé à l'Espace Primavera, au n°8 de l'avenue du Languedoc à Perpignan, a été inauguré le 4 mars 2008.
Les visites se font sur rendez-vous, les après-midis.
Téléphonez aux numéros suivants : 04 68 34 50 66, 04 68 22 97 11, ou 04 68 61 42 94
L'entrée est gratuite.

J'ai visité ce musée en 2009 au cours de l'été, et j'ai été reçue et guidée par Monsieur Jacky Ros, ancien contremaître des usines Bella.
D'autres anciens "acteurs" des Poupées Bella s'occupent du musée et reçoivent bénévolement les visiteurs à tour de rôle.

On peut y voir, dans un local malheureusement relativement exigu, environ 400 poupées présentées dans des vitrines, quelques outils spécifiques à la fabrication des poupées et des affiches retraçant l'aventure Bella. Les poupées Cathy et Tressy sont bien représentées.
La plupart des poupées sont issues d'une collection privée rachetée par le Musée avec l'aide de subsides de la municipalité.

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Les connaisseurs et spécialistes des poupées Bella, resteront un peu sur leur faim, car énormément de modèles de poupées ne s'y trouvent pas et beaucoup ne sont malheureusement pas en tenue d'origine et les étiquettes de présentation sont un peu fantaisistes (comme on peut le lire ici à propos de Muguette...).

Ce manque est heureusement compensé par l'accueil très chaleureux.

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[Manick]

Je reviens de Perpignan où , hélas!, je n'ai pas pu visiter le musée Bella, les bénévoles s'occupant des visites étant indisponibles. J'ai eu au téléphone un de ces bénévoles charmants. La poupée n'a pas la cote auprès des élus!!! Voici quand même une entreprise qui a été très importante à Perpignan et en France. il me semble qu'on peut parler de patrimoine. Or le musée tourne grâce à quelques bénévoles , il est situé loin du centre -ville. J'ai voulu des renseignements auprès d'un office de tourisme près de Perpignan, pas un document et la jeune femme ignorait ce qu'était Bella. Un comble! Certaines villes négligent totalement ce patrimoine, j'avais déjà parlé du musée de Guérande. Je vais écrire à la mairie de Perpignan afin de soutenir l'action de ces bénévoles qui donnent leur temps pour qu'une partie du patrimoine ne tombe pas dans l'oubli. Une goutte d'eau? peut-être mais les gouttes d'eau s'accumulant, qui sait? peut-être un jour Perpignan donnera à bella un musée comme Etain l'a fait pour Petitcollin.

[Svejk]

Des pans entiers de l'histoire industrielle d'un pays tombent dans l'oubli, car les pouvoirs publics commettent la grave erreur d'en mésestimer la richesse, et c'est tout un trésor de savoir-faire, de valeurs professionnelles et d'idées qui disparaît.
Un des problèmes de l'économie actuelle, c'est que, sauf exception, on n'accorde plus d'importance qu'à ce qui enrichira le capital (souvent étranger) à court terme, avec comme corollaire, ce qui coûte le moins cher à produire.
Ton idée d'écrire à la mairie de Perpignan est excellente, espérons qu'une véritable initiative intéressante se développe: mais il ne suffira pas d'exposer des poupées, comme on expose des voitures dans les musées de l'automobile. Il faudrait un musée qui explique comment on les fabriquait, comment on les vendait, et pourquoi on les fabriquait de cette façon, ..
Mais de ce côté-là, je crains que l'information ne soit définitivement perdue: parmi celles et ceux qui auraient pu la transmettre, y a t'il encore des survivants ?
Un autre aspect de l'Histoire est sans doute encore plus délicat: il faudrait expliquer pourquoi tout cela s'est arrêté, à un moment donné. Et ça, je crains qu'il ne se trouve personne qui ait envie de l'expliquer. Car, presque toujours, lorsqu'on aborde cette question, on en arrive à errer, en pleine subjectivité, dans l'enfer des conflits sociaux et des mauvaises décisions de la direction ..

[Manick]

Tout à fait d'accord. Il me semble que les bénévoles sont des anciens de l'usine. C'est ça qui est intéressant. Il faudrait effectivement expliquer ce qu'était l'usine, les objectifs, les créations et brevets etc... Dans un livre M Salat décédé depuis peu, qui faisait visiter bella, explique les raisons de la fin de l'entreprise mais c'est une vision très personnelle et très polémique effectivement. Bon, maintenant, toutes les maisons de poupées ont fermé dans les mêmes années et, à mon avis, les raisons en sont multiples.

[Wendy]

J'ai visité le Musée Bella il y a quelques années.

J'ai été guidée par l'ancien contremaître, Monsieur Ros, avec lequel j'avais dû prendre rendez-vous. C'était un homme tout à fait charmant, mais qui malheureusement ne connaissait pas vraiment les poupées. Il connaissait bien la fabrication, par contre, ce qui m'intéresse personnellement beaucoup, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
Le musée est minuscule, je dirais 50 m carrés, une seule pièce, et, comme tu le dis, Manick, perdu dans la banlieue de Perpignan. Ouvert uniquement sur demande. En moins de trente minutes on en a fait trois le tour.

Leur "collection" est loin d'être complète ! Il s'agit, comme je l'ai appris sur place, d'un lot de poupées acheté à une collectionneuse parisienne ! Le guide m'avait même donné le prix d'achat qui m'avait paru absolument exorbitant ! On y voit plusieurs fois les mêmes poupées, dans des tenues qui ne sont pas toutes d'origine... (aucune poupée en boîte), seulement deux ou trois poupées noires (grosse déception), une machine à implanter les cheveux et quelques moules, un présentoir avec des tenues de Microbe (il me semble), quelques affiches, le livre de Madame Porot...

Je suis ressortie très très déçue. Tout cela ressemble à une tentative désespérée de gens sans moyens pour continuer de faire vivre un rêve.
Ils n'ont aucun subside, mis à part le local mis à disposition (si j'ai bien compris).
C'est une honte !! Cette entreprise a fait travailler des milliers de Perpignanais pendant une trentaine d'années, elle a été une des entreprises phares de la ville, et voilà tout l'intérêt que les pouvoirs publics lui portent.

Je suis allée ensuite un peu en-dehors de Perpignan chez Nicole, une collectionneuse de Bella bien connue des blogueurs de Skyrock, et qui a par la suite fait l'objet d'un reportage à la télévision. Là j'ai enfin vu un vrai musée Bella et j'y suis restée plusieurs heures !

[dodolenfando]

Paris Perpignan.... en espérant qu'Etain tienne le coup mais comme ils produisent encore ce sera peut-être plus simple !!

[mamynany]

l'année dernière, j'avais pris rendez-vous pour visiter l'usine Bella, j'ai attendu plusieurs heures devant le musée mais la personne qui devait me faire visiter n'est jamais venu. J'ai téléphoné le lendemain à une autre personne tout à fait charmante qui s'est excusé et voulait me venir me faire visiter, mais je n'étais plus à Perpignan. C'est vraiment dommage que tout ce patrimoine tombe dans l'oubli.

[Wendy]

Le musée Bella, c'est une sorte de tombeau.
Les choses ont été mises en place (très petitement, avec les moyens du bord), puis plus personne ne s'en occupe, sauf si quelqu'un demande à visiter... et encore, comme tu le dis Mamynany, ce n'est pas toujours possible. Rien n'y a bougé depuis des années.

C'est un manque manifeste d'intérêt et de volonté, non seulement de la part des pouvoirs publics, mais aussi de la part des "volontaires" qui ont mis ça sur pieds. Ils sont manifestement très peu nombreux. Lorsque j'y suis allée, seulement trois volontaires pouvaient être contactés pour les visites, dont Monsieur Sala. Je suppose qu'ils ne sont plus que deux et ce sont des personnes âgées, de plus en plus âgées. Il n'y a pas de relève.

Il faut dire qu'étant donné ces circonstances, le manque d'intérêt ne peut que grandir et le musée est malheureusement voué à une mort imminente.
Je pense qu'il y a plusieurs conditions qui doivent coexister pour que ce type de musée persiste :

- il faut un espace suffisant, qui réponde aux normes de sécurité très strictes pour les lieux publics. Situé dans un endroit de passage et bien signalé.

- il faut harceler les pouvoirs publics afin d'avoir un subside de fonctionnement permanent, et non seulement une aide ponctuelle pour acheter une collection privée ou la mise à disposition condescendante d'un lieu dont personne ne veut.

- il faut qu'un musée reste vivant : agrandir la collection permanente, organiser des expositions temporaires, des animations, des visites guidées thématiques... pour arriver à attirer plusieurs fois les mêmes publics, intéresser les écoles, les enfants, et pas seulement les collectionneuses nostalgiques de passage.

- il faut non seulement des volontaires pleins de bonne volonté, mais au moins une personne rétribuée, un coordinateur pour gérer l'ensemble. Quelqu'un de compétent, non seulement dans le domaine des poupées et de l'historique de la ville et de l'entreprise, mais aussi dans la gestion journalière d'un tel espace et dans l'organisation d'événements.

Quand on prend l'exemple du Musée de la Poupée de Paris, on se rend compte qu'il ne rassemblait pas non plus toutes les conditions indispensables : ils n'avaient pas de subside, et c'est ce qui les a coulés.
Pourtant, ils répondaient à toutes les autres conditions. Alors, que penser du Musée Bella, qui ne répond à aucune ??